L’ail est l’aliment médicinal le plus puissant qui soit, c’est le roi des légumes, il devrait avoir une place quotidienne dans notre alimentation tant il possède une action préventive et curative sur bien des maux.
Depuis l’antiquité, l’ail fait partie des remèdes préconisés par les textes médicinaux de provenances aussi diverses que les papyrus égyptiens, la médecine âyurvédique, chinoise, ou arabo-persane… Pline l’ancien, savant de l’époque romaine, attribuait à l’ail une soixantaine d’usages médicaux.
Il a une place significative dans le folklore de nombreux pays d’Europe où accrocher des tresses d’ail dans la maison délogeait les démons et les vampires ! L’ail protégeait tous les habitants de la ferme, qu’ils soient à poils ou à plumes, contre les « diables invisibles » qu’étaient les microbes.
« Partout où j’ai trouvé l’ail, j’ai trouvé la santé. Et inversement : partout où j’ai trouvé la santé, j’ai trouvé l’ail. » Maurice Mésségué
C’est le composé soufré nommé allicine qui donne à l’ail cette odeur caractéristique.
L’allicine est un antiseptique pulmonaire puissant (antibactérien, anti-infectieux, anti-virus), il est aussi expectorant et fébrifuge mais c’est surtout un excellent fortifiant général du corps. Il a toute sa place auprès des convalescents.
Un ami me racontait un jour que sa grand-mère provençale se mettait des morceaux de gousses d’ail dans les narines pour soigner son rhume. J’ai testé ! Ça pique un peu… à vrai dire c’est efficace dès l’apparition des premiers symptômes, autrement il vaut mieux faire des inhalations de vapeur d’infusions de plantes ; les proches apprécieront !
C’est également un antiseptique intestinal redoutable contre les parasites, les vers mais aussi les toxines et les mycoses, indésirables à l’intérieur comme à l’extérieur du corps.
Les enfants jadis mangeaient régulièrement de la « soupe à l’enfant », ou de « l’aïgo boulido » selon la région, pour ses qualités vermifuges et fortifiantes.
L’ail est aussi l’allié du système cardiaque puisqu’il fluidifie le sang, maintient la souplesse des vaisseaux sanguins, abaisse la tension artérielle et nettoie les reins.
Il possède des propriétés anti-cancer grâce à la présence de l’enzyme alliinase. Manger une gousse d’ail cru par jour pourrait réduire de moitié les risques de cancer du système digestif et pulmonaire. Pour stimuler l’action de cette enzyme, il est recommandé, après l’avoir dégermée, d’écraser la gousse d’ail avec le plat de la lame d’un couteau puis de la laisser s’oxyder à l’air 15 minutes avant consommation. Elle sera également plus digeste.
J’ai pris l’habitude d’ajouter une gousse d’ail cru écrasée dans l’assaisonnement de la salade quotidienne, associée à du citron et de l’huile d’olive. Mâcher un brin de persil en fin de repas, ou toute autre plante contenant de la chlorophylle, permet de pallier au problème d’haleine.
La médecine populaire russe prescrit un « élixir à l’ail », dont il faut faire une cure tous les ans, de préférence en début d’hiver.
Cette potion magique apporte de la vigueur et de la vitalité, indispensables pour affronter les températures hivernales sibériennes !
INGRÉDIENTS
- une tête d’ail
- vodka ou alcool de fruits
- une petite bouteille en verre avec un bouchon
- une pipette compte-gouttes
RECETTE
« Dans une bouteille d’un litre, mettez un tiers d’ail pilé et deux tiers d’alcool. Faites séjourner au soleil pendant quinze jours. Le soleil a des effets bénéfiques. Passez votre liqueur d’ail et commencez la cure à raison de deux ou trois gouttes dans un verre d’eau chaude avant le déjeuner. Chaque jour, on augmente la dose jusqu’à vingt-cinq gouttes puis on commence le compte à rebours en diminuant la dose d’une goutte par jour. »
Recette de Maurice Mességué , tirée de son ouvrage : « C’est la nature qui a raison » (Robert Laffont)
Précautions particulières:
Cet élixir n’est pas recommandé pour les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes en raison de la présence d’alcool.
Pour ces derniers, on prépare un élixir à base de miel. Le miel permet d’adoucir le goût puissant de l’ail et d’apporter de nombreux bienfaits tels que des vertus antibactériennes et anti-inflammatoires.
Pour cela, il suffit d’écraser deux gousses d’ail en purée et de les incorporer à 4 cuillères à soupe de miel liquide. Placez dans un petit pot en verre et laissez macérer durant 1 semaine au soleil.
La posologie est d’une cuillère à café, matin et soir, après le repas, que l’on laisse fondre sur la langue. Il est recommandé de boire une tisane de thym ou de romarin en même temps, afin de faciliter l’ingestion.
Cet élixir au miel peut être utilisé soit en cure d’une semaine ou deux, pour renforcer l’organisme et le préparer à affronter l’hiver, soit à titre curatif dès les premiers symptômes d’un rhume ou d’un état grippal.
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